La méthode Coué n’a jamais fait une politique économique sérieuse. En actant le plan d’aide à la Grèce, les dirigeants européens s’engagent dans une fuite en avant sans fin et suicidaire. Une fois de plus, les élites gouvernantes pensent pouvoir imposer aux peuples des politiques contraires à leur volonté et à leurs intérêts.
Pourtant, ce plan est intenable pour deux raisons, et il y a fort à parier que les peuples européens n'avalent pas cette couleuvre supplémentaire.
Tout d’abord les Français, les Italiens, les Allemands sont logiquement scandalisés d’être encore et toujours mis à contribution pour des sommes considérables, alors même qu’on leur demande des sacrifices permanents pour lutter contre des déficits dont ils ne sont pas responsables ou pour financer, par exemple, rien de moins que leurs propres et modestes retraites. Pour endormir les Français, le gouvernement parle bien entendu de prêt, mais tout le monde sait que la situation catastrophique de la Grèce le transforme en un véritable don.
Comment la caste européenne imagine-t-elle que nos concitoyens puissent accepter un engagement français de 6,3 milliards d’euros, alors même que l’on ne remplace plus dans les commissariats les policiers qui partent à la retraite, y compris dans nos quartiers, les infirmières dans les hôpitaux ou encore les enseignants dans l’Education Nationale, le tout pour économiser seulement 500 millions d’euros par an sur le budget de l’Etat ?
Le deux points deux mesures est flagrant, honteux, et il ruine lentement mais sûrement la cohésion de notre pays.
Le jour viendra où L’UMP comme le PS devront répondre devant les électeurs de ces prélèvements sans fin pour, en vérité, sauver une nouvelle fois les placements aventureux des banques qui dictent leur loi aux gouvernements, au mépris des peuples.
En outre, ce plan est totalement irréalisable car, qui peut croire un instant que la Grèce puisse en deux ans ramener son déficit budgétaire de 14% à 4% ? Cela ne s’est jamais vu et les mesures annoncées vont entraîner une récession cumulative sans précédent qui, elle-même, va accroître par ricochet le déficit budgétaire.
Indice supplémentaire que le système ne cherche pas à sauver ceux à qui il prétend venir en aide.
Bien évidemment, le peuple grec ne supportera pas cet assassinat économique et social. Il se révoltera rapidement, car un gouvernement perd sa légitimité lorsqu'il impose à son peuple des mesures injustes et inefficaces.
La seule solution pour la Grèce et la vraie solidarité : aider la Grèce à sortir de l'euro. La libérer du carcan technocratique dans lequel on l'a enfermée. Il sera notamment possible de convertir immédiatement les dettes et les créances du pays en drachmes sur le cours d’origine lors du passage à l’euro, puis d'administrer un remède salutaire, à savoir une dévaluation d’environ 30%.
A ceux qui rétorquent bassement que cela n’est pas possible car léserait les créanciers, je réponds que de toute façon les créanciers seront bien lésés lorsque la Grèce sera placée en cessation de paiement. Mieux vaut pour un créancier perdre un peu et voir son débiteur relancer son économie, et donc sa capacité de remboursement, que de tout perdre dans le chaos, la révolution et l'indignité.
Plutôt que ce plan absurde dicté par une petite oligarchie bancaire qui préfère sacrifier les peuples que de bâtir une économie forte, il faut d’urgence aller à la cause du problème et mettre fin à la monnaie unique, non sens absolu dans lequel les anglais ne sont pas tombés, pour la remplacer par exemple par une monnaie commune qui laisse vivre les monnaies nationales. La crise grecque n’est en effet que le premier domino de l’effondrement en chaîne de l’euro, tout simplement parce que cette monnaie ne correspond pas à la réalité des économies à laquelle elle s’applique.
La Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Italie et la France doivent organiser au plus vite la sortie de cette prison qui asphyxie leurs économies et qui les plonge dans une récession permanente au moment même où les Etats-Unis et la Chine utilisent le levier monétaire pour relancer l’investissement et préparer la guerre économique mondiale du XXIème siècle.
Mondialisation, euro... Ah, tristes élites qui - pour paraphraser Bossuet - déplorent sans fin les effets dont elles chérissent les causes !
NDA